La prime à l'efficacité

lundi 27 janvier 2020

Pro B

Pro B | Après la victoire du BCGO à Nantes (73-75)

Le BCGO a vaincu le signe indien en décrochant à Nantes son premier succès à l’extérieur malgré des statistiques en deçà de ses standards. Le fruit, en partie, d’un discours nouveau insufflé par Ludovic Pouillart.

Si dans l’imaginaire collectif on aime à croire que bien jouer conduit à la victoire, la réalité du terrain oblige parfois à reconsidérer cette idée. « Après la défaite contre Quimper, tous les gens de là-bas me disaient : “Qu’est-ce que ça joue chez vous”, se souvient Ludovic Pouillart. J’étais assez désabusé, parce que ça faisait sept défaites en sept matches à l’extérieur… et à un moment, ce qu’on veut c’est gagner, quitte à sacrifier la qualité du jeu. »

« J’ai vu du caractère »

Ludovic Pouillart a été exaucé ce samedi, contre Nantes. L’entame catastrophique des Verts ne laissait pourtant rien augurer de bon. Mais Josep Franch et ses coéquipiers ont su se montrer clutch , de cette expression anglaise qui désigne la faculté à inscrire des paniers dans les moments décisifs. Une qualité qui leur a souvent fait défaut cette saison.

« On repasse devant, puis on est très solide. J’ai vu du caractère. Peu d’équipes se seraient relevées après avoir été menées de 22 points à Nantes », estime le technicien griesois.

Et d’ajouter : « Se dépuceler et gagner ailleurs que chez nous, c’est très positif moralement. J’ai senti du soulagement dans le regard des mecs après le match. On commençait à ne pas comprendre pourquoi ça ne tombait jamais de notre côté. »

Cet instinct de tueur, capable de compenser des lacunes techniques dans bien des équipes, s’est invité, enfin, du côté du BCGO. C’est Saul Blanco, maladroit jusque-là, qui a scellé la victoire alsacienne avec deux paniers à trois points dans le money time.

« Clairement, il nous avait manqué, juge Pouillart. On sait qu’il sait prendre ses responsabilités sans trembler. Maintenant, avec l’intégration de Karam (Mashour) et le retour de Saul, on va pouvoir travailler sereinement. Mais il ne faut pas relâcher la pression, au contraire. »

Avec 80 d’évaluation collective et 75 points marqués, le BCGO est pourtant loin de ses standards, la faute à une entame ratée, mais aussi parce que le coach griesois a changé un peu son fusil d’épaule cette semaine.

« On était trop gentils, alors j’ai décidé d’être un peu plus méchant avec les joueurs cette semaine. Il fallait qu’ils soient animés par cet esprit de révolte et qu’on soit plus conquérants, qu’on cultive cette haine de la défaite. »

Sur le podium de plusieurs catégories statistiques, les hommes en vert semblent vouloir changer d’approche, en misant davantage sur l’efficacité que sur la qualité visuelle de leur prestation, bien que les deux, heureusement, ne soient pas incompatibles. La victoire glanée à la Trocardière marquera d’ailleurs peut-être un tournant dans la saison des Griesois.

Symboliquement, à coup sûr. Reste à savoir si l’on verra ce BCGO new-look, porté par un mental plus solide, de manière durable. Cela pourrait permettre au club de réinvestir dans les prochaines semaines la première partie du classement.

 

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