PRO B | Verts et pas (encore) mûrs

lundi 01 avril 2019

Revue de presse

Pro B - 24e journée : après la défaite du BC Gries-Oberhoffen contre Blois (81-101)

La claque reçue contre Blois, vendredi à domicile (81-101), déçoit autant qu’elle rappelle à tous que Gries, en termes d’expérience et de moyens, ne joue pas dans la même catégorie que les grosses écuries. Les Verts n’en font pas un drame.

Un ouragan peut être annoncé qu’il n’en fera pas moins des dégâts. Celui qui porte le nom de Johnson, du nom du tentaculaire et diablement adroit poste 4 de l’ADA Blois, accessoirement élu meilleur joueur de Pro B la saison dernière, ne fait pas exception.

« J’ai pris deux temps morts en quatre minutes. En quatre saisons ici c’est la première fois que ça arrive », relève Ludovic Pouillart, lui-même impressionné.

L’Américain, né en Louisiane, a tué le match ce vendredi en début de troisième quart, faisant définitivement pencher la balance du côte visiteur. « J’ai bien aimé l’esprit conquérant qu’on a affiché au retour des vestiaires. J’espère que cette victoire est fondatrice », ose Mickaël Hay, l’entraîneur blésois.

« Leur talent individuel a fait la différence »

A contrario, ce trou d’air et cette inconstance récurrente des Griesois dans l’intensité imprimée sont là les seules formes de déception qu’il faut nourrir à l’égard des Green boys. Le capitaine Asier Zengotitabengoa l’explique.

« On n’était tout simplement pas là, c’est dommage, mais ils sont globalement mieux armés et ont plus d’expérience que nous. Pour beaucoup, c’est notre première saison dans cette division ne l’oublions pas. On apprend encore. »

Le CV de Johnson, couplé à celui de Joe Burton, Shaquille O’Neal de la Pro B et élu MVP de la division en 2016, résume le tout : Gries-Oberhoffen (13v, 11d) a beau naviguer dans les mêmes eaux que certains historiques du basket français, il n’est pas encore du même tonneau.

« Ce sont des petits détails qu’on essaye de gommer. Etre plus agressifs et laisser moins de paniers faciles par exemple. Après, le basket c’est aussi un sport de duel. Contre Blois, on a existé en trichant en défense en première mi-temps, mais leur talent individuel a fait la différence ensuite. »

Aucun joueur au-dessus du salaire médian

Un talent et une expérience qui se monnaient. Plus petite masse salariale de Pro B (480 000 euros, ndlr) , le BCGO fait avec ses moyens. Aucun joueur griesois n’est ainsi payé plus que le salaire médian (*) de la division, estimé par Basket Europe à 4700 euros par mois. Tous gagnent moins.

Ce n’est pas cracher dans la soupe que de dire que le club alsacien a fait certains paris et accordé sa confiance à des joueurs novices à ce niveau. Au contraire, il faut plutôt voir le verre à moitié plein, d’après coach Pouillart.

Son équipe est par ailleurs à ce jour toujours qualifiée pour les play-offs. « Jusqu’ici, on a donné une belle image. On doit être content de la saison qu’on réalise. On est à la place qu’on mérite, et franchement être huitième, à dix journées de la fin, c’est bien pour un promu comme nous. »

« L’ambiance entre les joueurs est saine dans le vestiaire, même si les résultats sont moins présents en ce moment », ajoute “Zengo”.

La déception induite par les défaites est peut-être tout juste finalement le meilleur moyen de rappeler que le BCGO, promu ou pas, est ambitieux. Et face à l’échec, mieux vaut ça que l’indifférence.

(*) Le salaire médian divise la population des joueurs en deux parties égales. 50% des joueurs gagnent plus que la médiane, et 50% gagnent moins.

 

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